Arrière-saison
J’ai vu revenir ma jeunesse
et j’ai couru vers elle
car il fallait que je renaisse
le désir me donnait des ailes
dans ma saison à contretemps
je suis telle qu’à mes vingt ans
le désir de vivre est soudain
je jette au dessus des moulins
ma vieille robe et mes souliers
je laisse mon corps se brûler
au soleil tombant, je me noie
dans cette vague qui tournoie
qui me soulève, m’étourdit
me ramène à l'espoir enfui
je vois au loin, le jour se lève
le feu irradie sur ma peau
et le fruit se gonfle de sève
sur mes lèvres viennent à propos
des mots d’amour et de tendresse
je reçois le monde en cadeau
la vie enfin tient sa promesse
et me redonne les années
que j’ai perdues en solitude
en chagrins, en incertitudes
et tous ces cris que je retiens
je vais les laisser s’échapper
en soupirs, en rires, en baisers
et les déposer dans ta main