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Sonate d'automne

C’était hier je crois

— ou avant-hier peut-être –

qu'il y avait en espérance

des rubans, des faveurs

des fleurs dans les cheveux

des cadeaux, des douceurs

des promenades à deux

des jardins sous la pluie

sous le ciel de novembre

de longues rêveries

des rires plein les yeux

des chansons fredonnées 

des baisers à revendre

des lèvres caressées

tes bras qui s’ouvrent

immenses, en éventail

et tes mains sur ma taille

mes yeux levés vers toi

ta nuque sous mes doigts

des journées d'insouciance

à peine venions-nous de naître

que le vent qui recouvre

de feuilles tristes les chemins

nous emportait plus loin

le temps était si doux

avant que tu me quittes

que la joie se délite

en larmes sur mes joues

et que l'hiver venu

je t'aie irrémédiablement perdu.

2018
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