La nuit des temps
Nous avons dormi
allongés immobiles
entre les draps du temps
toi tout contre mon coeur
mon amoureux absent
moi retenue ailleurs
dans cette brume hostile
nous avons partagé
nos songes, nos émois
Se sont ils élancés
au moment de l’aurore
nous ont-ils séparés ?
j’avais à mon réveil des larmes
au bord des yeux chaque matin
est-ce d’avoir lâché ta main
d’avoir laissé s’enfuir un mot
une pensée qui t’était destinée ?
Et toi, saisi par le sommeil
cherchais-tu à m’entendre
voulais-tu me parler encore
de ce qui te venait aux lèvres
un petit secret, un je t’aime
peut-être un anathème
ou l’envie d’un baiser ?
Je t’ai perdu parfois
et souvent tu m’as oubliée
il fallait trouver le repos
entre les improbables rêves
et les indicibles alarmes
pour qu’après cette longue nuit
nous puissions marcher au soleil