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Dimanche après-midi

Tendant la main vers moi, il m’amenait à lui

Je roulais lentement vers le rebord du lit

Ouvrir les yeux en grand paraissait impossible

Le regarder vraiment semblait trop dangereux

Mes paupières baissées fuyaient l’ombre et le jour  

Mais ses lèvres déjà se posaient sur les miennes

Et son souffle et le mien ne faisaient qu’un soupir

Mes mains sur ses épaules nos jambes emmêlées

Son torse m’écrasait ses bras me retenaient

Mes seins se soulevaient vers sa bouche entrouverte

Ses yeux cherchaient les miens il fallait m’y noyer

Mon ventre revenait en houle vers son ventre

Et c’était tout à coup comme une lame en moi

Il pourfendait mon coeur mon corps se déchirait 

De mes doigts j’agrippais le satin de sa peau

Ou le coton des draps je mordais l’oreiller 

Il arrachait mon âme au néant je tremblais

Il venait jusqu’à moi pourtant j’étais au ciel 

Il savait me trouver venait à ma rencontre

Sa bouche pleine se posait sur la mienne

Et me tenait serrée, collée à son visage

Tendue comme une corde vibrante sous l’archet

Soudain ma voix s’enflait, implorait sa pitié

Hurler s’il le fallait, pleurer, chanter, jouir

Quand il me reprenait, déployée sous son corps

J’entendais se briser son esprit dans ma chair

Tandis que le désir demandait délivrance

L’amour avec la vie sombraient dans le néant.

2020
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