Pour mon Isabelle cruelle
Méchante
et pas marrante
Tu dis que je suis plus sexy
quand je suis gaie, quand je souris
moi je ne trouve pas
j’aime le noir et le bleu sombre
la nostalgie et la pénombre
les bouches en arc brisé, les moues
les yeux cernés, les lignes floues
je n’aime pas l’eau qui pétille
j’abomine les joyeux drilles
les gens heureux comme dit Eddy
toi qui es ma meilleure amie
c'est drôle que tu ne saches pas
que j'adore les coeurs à plat
Tu me reproches mes tristesses
J’aime le blues, c’est ma faiblesse
Et je suis vraiment déprimante
Ou déprimée si ça me chante
Mon amie si chère et si tendre
Garde pour toi tes anathèmes
Quand tout est dit cela me blesse
Je préfère ne pas t’entendre
Si tu n’aimes pas mes poèmes
J’irais planter des chrysanthèmes
Après tout ma vie est à moi
Je peux en faire n’importe quoi
Ou même rien si j’ai le choix
Mon enfer personnel est pavé
De tes bonnes pensées
De tes réprobations discrètes
De tes gentillesses peinées
De tes gracieuses remontrances
"Allons ! Tu n’es pas belle à voir
Au tain de ce vilain miroir
Ne regarde plus ton nombril
Aime réjouis-toi jubile
Ne te retourne pas avance
Il faut sortir de ta retraite
L’hiver fini voici venu l’été
Il est grand temps de t'amuser"
J’aime ma nuit et mes chagrins
J’aime pleurer sur mes coussins
Avoir une vie pas marrante
Me fait me sentir importante
Je fais semblant, je fais comme si
Je fais comme je peux, merci
Je m’étouffe dans mes sanglots
De célibataire alcoolo
J’ai le spleen, la mélancolie
Je confonds l’aigreur et l’ennui
regrets, infortune et dépit
Je me noie dans mon verre d’eau
Je sifflote des lamentos
Je ne suis pas un épigone
d’Iphigénie ou d’Antigone
Coeur en colère, âme violente
Esprit de brouillard et de lune
Quand le feeling du désespoir
File le train à ma mémoire
Je rumine ce qui me hante
Mon karma d’étoile filante
Accuse regrets et rancunes
Je suis l'austère pharaonne
Du fond d'un désert oublié
Je porte ma peine en couronne
Et mon amour comme un collier
Ma belle rayonnante
A me vouloir vivante
Et charmante à tout prix
Tu me rendrais méchante
Si ma folie t'ennuie
Tant pis
J'en sortirai gagnante
Puisque je me nourris
De nuages et de pluie
Et que j'aime m’étendre
Au sol de mes caveaux
Pour raviver les maux
Qui inspirent mes mots