Douc'heures
Parfois je me souviens
comme autant d’évidences
des bonheurs quotidiens
de douces préférences
La nuit nous a bercé d’un songe mystérieux
où nous longions la mer tendrement enlacés
dans le ciel printanier, d’un blanc ourlé de bleu
les mouettes escortaient les bateaux qui rentraient
Sous les draps chiffonnés ta main cherche la mienne
c’est l’aube et le désir nous arrache au sommeil
ton odeur sur ma peau, mes lèvres sur les tiennes
sur nos corps emmêlés, des taches de soleil
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Il est temps de sortir de ce lit confortable
tu vas ouvrir les yeux, t’étirer comme un chat
décoiffer mes cheveux d’un geste raisonnable
et je pourrais enfin m’arracher de tes bras
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Il fait grand jour chéri, fais couler le café
Il y a des fruits, du beurre et du miel d’acacia
J’ai laissé le journal ouvert sur le buffet
Veux-tu encore du lait, un pain au chocolat ?
Partons en promenade, il fait un peu frisquet
Prends-ma main dans la tienne, marchons du même pas
Evitons les endroits ventés sur les sentiers
Et revenons chez nous par le chemin du bas
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Ce soir faisons la fête, invitons des amis
préparons le repas, ouvrons grand la maison
vivons joyeusement et sans cérémonie
jouons notre musique, partageons nos chansons
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Le temps passe si vite, la journée se termine
l’ombre nous enveloppe et dans une heure ou deux
nous serons endormis sous la lune orpheline
emportés dans la nuit par un songe amoureux