
C’est un chemin qui va. Sous un ciel hasardeux
sans beaucoup de détours ni grandes arabesques
il suit vaille que vaille sa forme pittoresque
et selon qu’il avance, en plaine ou en sous-bois
il est parfois plus clair ou plus obscur, plus froid
sous le pied ou plus doux, brusquement plus rugueux
Si ce chemin passait le long de la rivière
Sur la route suivie par l’onde familière
et s’il savait aller de l’aval vers l’amont
Peut-être pourrions nous retraverser le pont
Nous aussi avancer, aller contre le vent
Revenir sur nos pas et remonter le temps
C’est un chemin qui va. Mais vers quel horizon
la mer après les dunes, peut-être une clairière
une combe, un vallon, un verger, un ravin
il ne sait pas, il va, il n’a pas de destin
un chemin de traverse, un qui n’a pas de nom
pas même un numéro de piste forestière
C’est un chemin qui va. Il va de guerre lasse
une ornière en été, l’hiver une crevasse
des obstacles se dressent, le voilà qui s’arrête.
Il n’a plus à aller, il n’est plus que défaite
et quand il prend plus d’aise ou trop d’allant
il n’est que le regret d’un paysage absent.
… mais s’il savait aller de l’aval vers l’amont

De l'amont vers l'aval
