Gute nacht
L’hiver sera long, rigoureux
toi d’un côté du monde
et moi seul, malheureux
comptant chaque seconde
et cherchant la chaleur
que ta peau sait m’offrir
j’aurai mal, j’aurai froid
mes yeux gelés de pleurs
ne pourront plus s’ouvrir
A ne pas se poser sur toi
mes mains seront glacées
je brûlerai de fièvre
en tentant de poursuivre
la buée sur tes lèvres
la formation du givre
sur ton souffle vaincu
J’essaierai de crier
mon espoir ma douleur
mais ma voix éperdue
s’érodera au vent
Ma solitaire, ma lointaine
tu me croiras indifférent
à ton exil et à ta peine
tu t’isoleras, ma sévère
dans un abri de glace pure
tu te feras distante, austère
tu rechercheras la froidure
et tes doigts caressants
deviendront secs, cassants
rameaux noirs pris au piège
de blancs cristaux de neige
endurcis comme des diamants
et désespérant du printemps
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Le ciel nous paraîtrait plus bleu
et l’hiver bien plus amoureux
si ton côté du monde
en parcourant sa ronde
revenait vers le mien
tous les soirs et chaque matin