Pause café
C’était il y a longtemps, en ce temps
nous avions tant de rêves, et ces rêves
nous menaient loin, nous étions loin
de chez nous, avions-nous un chez-nous
je n’en sais rien, ça ne fait rien
le désir nous poussait à partir, partir
à l’autre bout du monde, comme si le monde
nous appartenait, comme je t’appartenais
mon coeur et comme tu m’appartenais
Cette ville, nous l’avons trouvée par hasard
arrêtons nous, je veux flâner, manger
allons nous promener sur les quais
ce n’est pas Paris au mois d’août
c’est un autre pays à l’autre bout du monde
un endroit charmant qu’on a pas encore vu
Pourtant ce type là ne m’est pas inconnu
je l’ai déjà croisé, il est de notre rue
si ce n’est pas lui, c’est son frère
regarde bien, c’est la même misère
le même monde ici, chez eux, chez nous
pourquoi aller si loin, pour chercher quoi
un bout de trottoir et les mêmes pavés
les mêmes sourires narquois
et les bouches ouvertes, édentées
les mêmes hommes délaissés
qui tendent la main à la ronde
je n’ai plus faim, partout c'est le bazar
ces villes et ces pays me fichent le cafard
rentrons, je ne veux plus voyager.