Entre l'aube et les draps
Edward Hopper
Déjà ? dit-elle, c’est minuit
c’est le matin qui s’éveille sans toi
c’est le café que nous ne boirons pas
couchés entre l’aube et les draps
déjà un autre jour, la nuit vient de tomber
ta voix s’est effacée, nous n’avons pas le choix
de nous aimer un peu en attendant le soir
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Déjà ? répond-il, c’est la vie
c’est le matin qui me revient puis qui m’échappe
c’est le creux de tes reins, c’est ta main
que je ne trouve pas entre l’aube et les draps
déjà une autre nuit, le jour s’est endormi
Ta voix s’est effacée, nous n’avons que le choix
de nous réconcilier, de nous dire au revoir
pour que le jour revienne et après lui la nuit
pour que la vie nous trouve enlacés cette fois
pour que le café noir désaltère nos peines
au matin tu verras entre l’aube et les draps
je trouverai ta main, j’embrasserai tes seins
Déjà ? dit-elle, c’est demain
c’est la nuit qui revient
j’entends ta voix, tu es sur le chemin
nous n’avons pas le choix de pleurer, de faiblir
puisque nous nous aimons encore ce matin