Fortune carrée
C’est un très vieux navire
avec lequel je louvoyais
entre les îles et les brisants
qui portait mes couleurs
quand j’allais sous le vent
comme un oiseau rêveur
C’est un pauvre galion
fait de bric et de broc
attachés au mât d’artimon
accrochés sous la hune
brigantine et grand foc
sont carrés de fortune
et la vieille barcasse
gîte trop sur babord
mais sur ce vieux quillard
mon pavillon flottait
entre brumes et soleil
et je prenais mon quart
entre rêves et sommeil
Alors…
avant que la mer se retire
je veux pouvoir monter à bord
affronter la mer, l’océan
fendre l’écume, repartir
avant que la coque ne casse
et que ce vieux rafiot chavire
Pour embarquer il est bien tard
et bien tard pour changer de port
Gene Ricco
Mais que peut-il y avoir de pire
qu’un bateau échoué
avant qu’il n’appareille ?