
Ciel de traîne
Est-ce d’avoir usé nos coeurs jusqu’au déni
Sous les draps étouffé le chagrin, la raison
Est-ce d’avoir perdu le sens de la nuance
Ou vécu trop longtemps au creux des souvenirs ?
Voilà que tes baisers ne sèchent plus mes larmes
Que ton souffle ne frôle plus que mes soupirs
Notre nuit s’est perdue au matin sans alarme
Et nos bouches fermées approuvent le silence
Il faut bien reconnaître au soir tombé sa peine
Affronter de nouveau la fièvre, ses frissons
Répéter sans faiblir nos sombres litanies
Puis reprendre aux regrets la détresse soudaine
Car demain sera flou comme l’est aujourd’hui
Tes yeux ne verront pas mes larmes ni mes rires
Mes lèvres ne sauront ni ta peau ni ton nom
Nous serons comme hier, séparés, désunis

Le temps s’étirera, insensible ou chagrin
Nous aurons des orages qui ne mouilleront pas
Je serais parfois tendre et toi souvent lointain
Le jour naîtra, semblable au jour qui lui succédera
Quant à le traverser jusqu’au bout ce désert…
Je ne sais pas à quoi nous devons nous attendre
Et bien que notre amour soit profond et sincère
A combien de sursauts nos coeurs peuvent prétendre
