L'amandier
Quand le temps des vacances et de la liberté
Revenait en juillet, l’arbre nous saluait
De ses feuilles légères secouées par le vent
Bien cachées sous le tronc, les cigales chantaient
Mon enfance jouait suspendue à ses branches
Et tant qu’il resterait dressé sur mon chemin
Je me balancerais à sa maigre carcasse
J’entendrais son écorce rugueuse s’effriter
Et l’odeur des amandes, leurs écales fendues
Se répandrait dans l’herbe, amère et entêtante.
Ma vie s’est accrochée à ce vieil amandier
Les étés m’ont offert de belles échappées
Et mes rêves montaient à la hauteur du ciel.
Les années ont passé, l’arbre s’est affaibli
Mon poids faisait plier ses bras – je grandissais
Et l’échelle dressée contre le tronc grisâtre
A fini par tomber dans l’herbe desséchée
Les ramages brisés du vieil arbre abattu
Ont craqué sous mes pieds, le vent s’est assagi.
Finies les envolées.