Fermant très fort les yeux
j’invoque chaque soir
un amour scandaleux
que j’ai dans ma mémoire
J’en garde l’obsession
érotique et charnelle
je nourris ma passion
d’indécents rituels
Les odeurs, les images
me ramènent aux lieux
de nos vagabondages
et je me perds en eux
​
Elle me frôlait des doigts
je baisais son visage
et mon coeur s’élançait
jusqu’au pli de ses lèvres
Ses petits seins tendus
ses défenses abaissées
je la gardais tenue
contre moi, sans bouger
​
Elle acceptait ma loi
je me laissais aimer
et nous mêlions nos voix
dans un cri partagé
Même en pleine journée
j’allumais la lumière
pour la voir allongée
simple dans ses manières
​
Décoiffée, dévêtue
et me tendant sa bouche
elle disait « veux-tu ? »
« veux-tu que je te touche ? »
​
Ah ! Si je le voulais !
mon corps avait la fièvre
parmi tous mes émois
c’était le plus sauvage
​